Le jeudi 4 avril prochain à 14h30 à l’auditorium du MAMCS, aura lieu une conférence intitulée « L’œuvre gravé de Max Klinger, troublantes visions en noir et blanc » proposée par Jean-Louis Mandel, Jean-Claude Colbus et Thierry Laps.
Nous serons très heureux de vous y voir nombreux.
Illustration : Max Klinger, Brahmsphantasie, Accorde, planche I, 1894
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Malgré la grande exposition intitulée « Le Théâtre de l’étrange » consacrée en 2012 par le MAMCS à ses suites gravées (commissaires : Mme Marie-Jeanne Geyer et M. Thierry Laps), et accompagnée d’un superbe et important catalogue, devenu un « collector », Max Klinger (1857-1920) reste un artiste allemand peu connu en France. Pourtant, ses quatorze cycles à l’eau-forte au charme étrange et mystérieux explorent, avec une virtuosité fascinante, des sujets antiques traités avec poésie et humour et des thématiques très novatrices. Visions oniriques, cauchemardesques ou érotiques, scènes dramatiques à la dimension sociale quasi révolutionnaire, ces « poèmes sans texte » vont inspirer des artistes tels que E. Münch et K. Kollwitz et les surréalistes Max Ernst et G. De Chirico.
Cette conférence propose une introduction à l’univers singulier de ce « génie du bizarre », en s’appuyant notamment sur le riche fonds du MAMCS qui possède la quasi-totalité de ces cycles de Max Klinger – dont le titre opus est une référence aux compositions musicales –, depuis l’Opus 1, premier chef d’œuvre de l’artiste, alors âgé de 22 ans, et évoquera notamment l’étrange « Apothéose du gant » (selon la formule d’André Breton) jusqu’à l’envoûtante Brahmsphantasie, riche de quarante et une gravures et lithographies inspirées par des partitions de Brahms.
Il faut souligner que la richesse de cette collection au MAMCS, dont il n’existe aucun équivalent en France, est due à la conjonction de l’histoire de l’Alsace (66 gravures furent acquises entre 1900 et 1918) puis de l’action de l’AMAMCS et ses adhérents, stimulée par l’enthousiasme et les profondes connaissances de Marie-Jeanne Geyer et Thierry Laps, qui y a ajouté 169 gravures (6 opus) de 2008 à 2012n et qui ont permis l’exposition exhaustive de 2012. Enfin, si le catalogue de 2012 est épuisé, les Musées de Strasbourg on édité en 2020 un magnifique portfolio avec des superbes reproduction en grand format de l’opus 1, Radierte Skizzen, qui est disponible.
[1] Don des Amis du Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg avec la participation de Jean-Louis et Esther Mandel en 2010