Visite de l’exposition Burkhard le 18 juin 2008 a 19 h

Madame, Monsieur, Cher Adherent,

Les Musees de Strasbourg proposent jusqu’au 3 aout 2008 au MAMCS une exposition consacree a l’artiste Balthasar Burkhard, intitulee «Balthasar Burkhard, Reconnaissances 1969-200».

Fondee sur des partis pris tres affirmes (objectivite, frontalite), l’?uvre de Balthasar Burkhard est avant tout connue par ses series de fragments de corps agrandis parfois jusqu’a la demesure ou donnant lieu a des variations sur un meme motif (Le Bras, Le Genou, Les Veines…) ou par ses vues aeriennes de grandes metropoles. Tracant sa voie a travers les differentes series, cette nouvelle retrospective voudrait rendre compte de l’extreme diversite d’une ?uvre qui de l’infiniment proche a l’infiniment lointain ne cesse de reaffirmer le role explorateur de la photographie. Reunissant une quarantaine d’?uvres depuis les premiers paysages de 1969, jusqu’a un Nu (2007) librement inspire par Courbet, « Reconnaissances » sera, apres la monumentale exposition « Omnia » (Kunstmuseum Berne, 2004), l’occasion de saisir autrement ce parcours artistique et de decouvrir des ?uvres peu ou jamais montrees.

C’est d’abord comme photographe documentaliste a la Kunsthalle de Berne, dirigee par Harald Szeemann, que Balthasar Burkhard entre en contact avec l’art contemporain. Il commence a exposer son travail personnel a la fin des annees 1970, travail fonde sur des partis pris tres affirmes : cadrage serre et rigoureusement frontal. Procedant le plus souvent par series de fragments du corps (genoux, pieds, bras…) isoles et parfois demesurement agrandis. Ces images en noir et blanc, souvent tres contrastees, offrent une facon nouvelle d’amener la photographie au tableau. Apres les grands nus des annees 1980, Burkhard a notamment realise une serie de photos de grandes metropoles. Prises d’helicopteres, elles font entrevoir la realite quasiment abstraite de Mexico ou de Los Angeles. De l’infiniment proche a l’infiniment lointain, de l’intimite du corps aux horizons de l’Amazonie, Burkhard ne cesse de reaffirmer le role explorateur de la photographie. Le noir et blanc de Burkhard est fortement contraste, plus tourne vers l’ombre que la lumiere, creant une sorte d’unite tonale entre les mondes, les elements, les regnes et les choses.

L’exposition est une selection tres large operee dans une ?uvre construite patiemment autour de series. Elle voudrait rendre compte de l’extreme diversite d’une ?uvre souvent reduite a quelques motifs. La reconnaissance, justement, est ce qui nous semble caracteriser la demarche de Burkhard. Chacune de ces images, tout en s’inscrivant dans une memoire de la photographie et de ses codes, ressemble a une tentative d’identification de differents territoires ou visages, mais aussi de redecouverte, qu’il s’agisse d’un corps, d’une peau, d’un objet, d’un paysage. Pour ceux qui ont choisi, en complicite avec l’artiste, de reunir ces ?uvres, il s’agit de saisir ces images par la pensee et de les relier entre elles (le sens premier de « reconnaitre »). Enfin, l’?uvre de Burkhard s’est construite aussi dans un echange constant et une proximite avec nombre d’artistes et d’architectes de sa generation, mais aussi a travers un lien avec quelques grandes ?uvres auxquelles il a pu rendre hommage et tout recemment encore dans le cadre de la retrospective Courbet. Prenant pretexte de cet hommage, Burkhard a realise a Seville une serie de nus dans l’atelier qui montrent un etonnant croisement de classicisme et de realite brute. Nouvelle preuve de la capacite de l’artiste a se renouveler en s’inventant de nouvelles regles.

C’est aujourd’hui l’occasion de faire mieux connaitre une ?uvre qui tout en revisitant les genres traditionnels de la photographie revele ses affinites avec l’abstraction, l’hyperrealisme ou l’art conceptuel.

Nous vous en proposons une visite-conference fixee au mercredi 18 juin 2008 a 19 h sous la conduite de Patrick JAVAULT, conservateur au MAMCS, commissaire de l’exposition.

Rendez-vous a l’accueil du musee dix minutes avant le debut de la visite. La carte de membre des AMAMCS pour l’annee 2008 sera demandee a l’entree. Le musee etant ferme apres 19 h, il ne sera pas possible de quitter le groupe avant la fin de la visite.

Bien fidelement a vous.

Le President, Martin MEYER